CHAPITRE 1 : DESCRIPTION DE LA COMMUNE
Le présent chapitre fait une description de la commune, notamment l’organisation administrative, les caractéristiques physiques et géographiques, les dynamiques démographiques et socioculturelles de mêmes que les potentialités économiques du territoire.
Tableau 1: Fiche signalétique de la commune de Houéyogbé
Caractéristiques | Contenu |
Situation géographique | Située entre 6°26’ et 6°42’ de latitude Nord et 1°46’ et 1°57’ de longitude Est |
Limites | Au Nord par la commune de Lokossa Au Sud par la commune de Comè Au Sud-Ouest par la commune de Grand-Popo A l’Ouest par la commune d’Athiémé A l’Est par la commune de Bopa. |
Superficie | 320 km² soit 19,94 % de la superficie totale du département qui est de 1605 km² S’étend sur 16,25 km du Nord au Sud et sur 13,75 km de l’Est à l’Ouest |
Altitude | |
Climat | Type subéquatorial |
Saisons | Deux (02) saisons pluvieuses (une grande et une petite) Deux (02) saisons sèches (une grande et une petite) |
Précipitation | |
Types de sols | Sols ferralitiques qu’on rencontre entièrement dans les arrondissements de Houéyogbé, de Honhoué, de Dahè, de Sè, de Doutou et de Zoungbonou Sols hydromorphes peu évolués et d’apport alluvio-colluvial disponibles sur une zone de vallée traversant les régions de Zoungbonou et de Sè Terres noires faites d’argiles gonflantes avec une consistance pâteuse et collante par temps pluvieux puis sèche et craquante par temps sec. Elles sont rencontrées dans les zones de Tokpa et de Kowénou au nord de l’Arrondissement de Doutou. |
Végétation | Végétation naturelle presque entièrement disparue y a cédé place à une jachère de palmiers vignobles. Formation végétale : fourré arbustif dominé par le palmier à huile (Elaeis guineensis) et quelques pieds de fromagers (Ceibapentandra) et la savane arbustive. Espèces naturelles : fromager (Ceibapentandra), baobab (Adansoniadigitata) et autres espèces d’arbustes et des lianes. |
Hydrographie | Très riche en cours et plans d’eau d’importance secondaire. Présence du lac Toho qui borde les arrondissements de Doutou et de Zoungbonou et que la commune partage avec celles d’Athiémé et de Lokossa. Il existe aussi des mares et rivières tels que Wozo, Datti, Dophé, Klouto, Tovio, Lowin et Koumadoda. |
Division territoriale | 06 Arrondissements 80 villages et quartiers de ville |
Population | 101 893 habitants (RGPH 4-2013) soit 20,5% de la population du Mono avec 52 706 femmes et 49 187 hommes |
Densité | 318 habitants/km2 |
Taux d’accroissement | 2,81% < 2,90% du Mono< à 3,52% taux national |
Rapport de masculinité | 93/100 (93 hommes pour 100 femmes) |
Taux de fécondité | 133,8‰ |
Taux de mortalité | ‰ |
Indice Synthétique de Fécondité (ISF) | 4,4 |
Ethnie | Adja et apparentés (94,69%) Fon et apparentés (4,44%) Yoruba, Mina, Peulh, Bariba, Dendi, etc. (0,87%) |
Religions | Le Christianisme est pratiqué à 48,5%, le Vodoum 27,2% |
Ressources économique | Au RGPH4, 28,43% de la population est active et 47,3% pratiquent l’agriculture. 43,98% des ménages sont agricoles Production végétale Production animale Production halieutique Recettes fiscales et recettes non fiscales |
Institution étatiques | SDE |
Institutions non étatiques | ONG, Institutions de micro finance, Associations |
PTF | Plan International Bénin, PROTOS, PROFI/CTB, GIZ. |
1.1. Situation physique et géographique
D’une superficie de 320 km², la commune de Houéyogbé couvre 19,94% de la superficie du Département du Mono. Elle est l’une des six (06) communes du Département du Mono et est comprise entre 6°26’ et 6°42’ de latitude Nord et 1°46’ et 1°57’ de longitude Est sur le globe. Elle s’étend sur 16,25 km du Nord au Sud et sur 13,75 km de l’Est à l’Ouest. Elle est limitée au Nord par la commune de Lokossa, à l’Est par la commune de Bopa, au Sud par la commune de Comè, au Sud-Ouest par la commune de Grand-Popo, et à l’Ouest par la commune d’Athiémé.
La Commune de Houéyogbé est dans son ensemble constituée de terrains plats à faibles altitude, très peu accidenté et offrant une diversité de sols pour divers usages. Elle occupe la partie Nord du plateau de Comè qui constitue, avec la dorsale Lokossa-Agamè ou plateau d’Agamè et le plateau d’Aplahoué ou Plateau Adja, le complexe de plateaux de terre de barre du Mono-Couffo dont il est l’un des cinq espaces homogènes aux plans physique, humain et économique. En dehors du plateau de terre de barre et de ses versants on distingue, dans une très faible proportion, une zone hydromorphe de vallée aux confins du lac Toho et la plaine de terre noire au nord de l’arrondissement de Doutou, qui n’est que le prolongement de la dépression centrale de la Lama caractérisée par une topographie essentiellement plate de 40m d’altitude en moyenne.
1.1.3. Climat
La Commune de Houéyogbé est située dans une région à climat subéquatorial. On y observe la succession annuelle de quatre saisons. Deux saisons sèches (entre mi-novembre et mi-mars puis mi-juillet et mi-septembre) suivies par deux saisons pluvieuses (de mi-mars à mi-juillet et de mi-septembre à mi-novembre). Ce climat s’identifie par de faibles écarts de température variant entre 24,9 °C en juillet et 27,9 °C en mars avec une moyenne annuelle tournant autour de 26 °C.
Le réseau hydrographique est très riche en cours et plans d’eau d’importance secondaire. Les eaux de surface sont fournies par des lacs et des rivières. Le lac Toho arrose les arrondissements de Doutou et de Zoungbonou et sert de frontières naturelles entre les Communes de Houéyogbé, d’Athiémé et de Lokossa. C’est le plus grand lac de la Commune. Le lac Hontoè dessert une partie de l’arrondissement de Zoungbonou. Dans celui de Sè, on y rencontre les lacs de moindre importance tels que les lacs Wozo, Dati, Dofé, Klouto, Togba et Lohouin. Dans ce même arrondissement, on y retrouve des rivières telles que Tiovo à Drè et Koumadoda à Sohounmè. Ces lacs et rivières sont entourés par endroits de bas-fonds dont les plus importants sont dans les arrondissements de Sè et de Doutou.
Le réseau hydrographique donne lieu à des activités de pêche et de pisciculture qui procurent aux populations qui s’y adonnent à temps partiel, des revenus substantiels et un complément protéinique à leur alimentation. Toutefois, dans leur ensemble, ces eaux de surface sont de faible envergure. Elles ont un régime irrégulier et s’assèchent pendant la sécheresse. Ces variations du régime des eaux de surface entraînent des perturbations dans le cycle de vie, la reproduction et la croissance de la faune aquatique notamment des ressources halieutiques.
Il est rencontré dans la commune de Houéyogbé plusieurs types de sols à savoir :
– les sols ferralitiques modaux occupent environ 70 % du territoire communal ;
– les sols hydromorphes constitués de terres de couleur grise couvrent une faible proportion du territoire de la Commune. Ils se rencontrent dans les zones de Tokpa (arrondissement de Doutou), de Tohonou (arrondissement de Zoungbonou) et de Gbédji, Sohounmè (arrondissement de Sè) ;
– les sols hydromorphes à gley (7,9 %) sont situés aux abords de certains plans d’eau ;
– les sols ferrugineux tropicaux hydromorphes sont rencontrés uniquement dans l’arrondissement de Sè ;
– les vertisols (16,2 %) constitués de terres noires s’observent surtout dans les arrondissements de Doutou et de Zoungbonou.
Les sols ferralitiques sont de types remodelés constitués de grès, du matériau colluvial et du sédiment meuble argilo-sableux. Ils sont rencontrés dans tous les arrondissements de la Commune. Ces sols sont caractérisés par une altération extrême qui les a dépouillés de leur fertilité naturelle : ils sont donc peu propices à l’agriculture c’est-à-dire pauvre en éléments nutritifs pour le développement de la plante.
Les vertisols, constitués de l’argile sédimentaire comptent du point de vue chimique parmi les meilleurs sols agricoles. Leur fertilité potentielle est très élevée. Elles constituent d’excellentes terres céréalières. Ces types de sols se rencontrent autour des villages de Tokpa (arrondissement de Doutou) et de Tohonou (arrondissement de Zoungbonou). Leur fertilité potentielle est très élevée. Ils constituent d’excellentes zones céréalières. Ce sont des brunes à marrons favorables à une gamme très variée de cultures dont les cultures pérennes.
En saison sèche, ces sols se dessèchent et se rétractent en provoquant dans l’argile, de larges fentes dans lesquelles s’accumule la matière organique donnant lieu à des horizons riches en humus. Ils répondent favorablement à la riziculture et au maraîchage.
Les sols ferrugineux tropicaux hydromorphes à texture sablo-argileuse colluvial sableux chimiquement pourvus sont liés à la forte teneur en éléments alcalino-terreux de la roche mère et à la présence d’argile à forte capacité d’échange. Ils conviennent parfaitement à toutes les cultures annuelles exigeantes.
Dans le périmètre de la vallée traversant les régions de Zoungbonou et de Sè, il est rencontré des sols hydromorphes peu évolués et d’apport alluvio-colluvial. Ce sont des sols lourds et imperméables, donc au régime hydrique défectueux. Ils sont gris et leur vocation agricole est limitée. Sous réserve d’amendement, ces sols soumis aux travaux d’aménagement peuvent être très favorables à la riziculture, au maraîchage et à la culture de la canne à sucre, etc. Du point de vue physique, ces sols sont peu favorables à l’exploitation du fait de leur nature argileuse qui prête beaucoup flanc à l’engorgement et à l’inondation en saisons pluvieuses. Le tableau ci-dessous présente les différents types de sols de la Commune de Houéyogbé.
Tableau 3: Types de sols de la commune de Houéyogbé
Types de sols | Recouvrement | |
km2 | % | |
Sols ferralitiques modaux | 224,5 | 70,2 |
Sols hydromorphes à gley | 25,2 | 7,9 |
Sols hydromorphes | 10,2 | 3,2 |
Sols ferrugineux tropicaux hydromorphes | 2,4 | 0,8 |
Vertisols | 52 | 16,2 |
Autres (plan d’eau) | 5,7 | 1,8 |
Total | 320 | 100 |
1.1.6. Végétation et faune sauvage
Dans la commune de Houéyogbé, la végétation naturelle est presque inexistante. Par endroits, elle a été remplacée par une jachère de palmiers vignobles. La formation végétale dominante est un fourré arbustif. Il est le vestige de la forêt humide initiale qui a été dégradée. L’expression éloquente de cette évolution est la présence massive de palmiers à huile spontanés dans certaines localités de la commune. En effet, le palmier à huile (Elaeis guineensis), espèce forestière héliophile n’existe qu’à l’état spontané dans les régions forestières habitées et cultivées. Sa présence est la marque d’une zone humide forestière. C’est aussi le signe d’une ancienne occupation humaine donnant ainsi la preuve d’un espace de forêt dégradée. Il est notéégalement une présence remarquable de savane arbustive. Dans ces formations végétales, il est rencontré des arbres spontanés comme le fromager (Ceiba pentandra), le kapokier (Bombax costatum), le baobab (Adansonia digitata), l’iroko (Milicia excelsa) et dans une moindre mesure, le rônier (Borrasus aethiopium) et la samba (Triplochiton scleroxylon). Les essences forestières les plus cultivées sont : le teck (Tectona grandis), le neem (Azadirachta indica), l’eucalyptus (Eucalyptus camaldurensis et E. torreliana) et l’acacia (Acacia auriculiformis), etc.
De façon générale, la forêt primaire est inexistante mais il est retrouvé sporadiquement dans certains villages, des reliques forestières désignées sous le nom de forêts sacrées, elles-mêmes en proie à la pression anthropique. Le couvert végétal est partout dégradé. Il n’offre qu’une gamme très réduite de son potentiel initial de production et de services rendus. Ces formations végétales abritent une diversité d’animaux. Elles sont prédisposées à la chasse de petits gibiers tout en fournissant des produits de cueillette tels que le bois d’œuvre qui devient de plus en plus rare, le bois de service, les légumes et les fruits sauvages et la protéine animale.
Au niveau de la faune, une diversité d’espèces animales regroupées en quatre classes est rencontrée. Il s’agit des :
– mammifères (Rongeurs) : Lepus crawshayi (Lapin d’Afrique), Cricetomys gambianus (Rat de Gambie), Euxerus erythropus (Écureuil fouisseur), Thryonomysswinderianus (Aulacode), etc.
– amphibiens : Rana sp. (Grenouille), Bufo sp. (Crapaud) ;
– reptiles : Python sebae (Python), Vipera aspis (Vipère), etc.
– oiseaux : Francolinus pintadeanus (Francolin), Spilopelia senegalensis (Tourterelle maillée), Turtur chalcospilos (Tourtelette émeraudine), Buceros bicornis (Calao bicorne), Ardea spp (Héron), Ardea goliath (Héron goliath), Haliaetus vocifer (Aigle pêcheur), Micropara capensis (Petit Jacana), Plectropterus gambensis (Canard armé), Jacanidae (Jacana), etc.
Il est à signaler que dans les arrondissements de Honhoué, de Houéyogbé et de Sè, vivent des espèces de singe (Vervet) jalousement sauvegardées par la population riveraine des forêts sacrées de Sohoué (village d’Akloh) et de Ligbodoho (village d’Aglè), de Houéhon (village de Houéyogbé) et de Honwito (village de Houétinhoué).
1.1.7. Historique de la commune
Les Saxwè se sont révélés au monde à travers notamment la révolte qu’ils organisèrent contre l’Administration Coloniale Française entre 1917 et 1918. Les historiens situent leur origine à Tado et à Savè. Ils seraient donc issus du brassage entre les Adja de Tado en route pour Allada et les Nago déjà installés dans la région à partir de Savè. Ils cohabitent dans la commune de Houéyogbé avec les habitants de Dahè, de Drè et de Sè et sont également présents dans les communes de Bopa, d’Athiémé et de Lokossa dans le Mono, celles de Kpomassè et d’Allada dans l’Atlantique et même d’Agbangnizoun dans le Zou.
Sous la colonisation l’actuelle Commune de Houéyogbé était partiellement rattachée au cercle de Grand-Popo. Le 21 octobre 1960, les six régions du pays furent transformées en départements et divisées en sous-préfectures. Dans le département du sud-ouest (actuels département du Mono et du Couffo), Bopa fut l’une des quatre nouvelles sous-préfectures aux côtés de celles d’Athiémé, d’Aplahoué et de Grand-Popo. Les populations Saxwè et les autres peuples de la Commune de Houéyogbé furent gérés par les différents sous-préfets et chefs de district de Bopa jusqu’à la publication du décret N°78-356 du 30 décembre 1978 portant limites et dénominations des circonscriptions administratives de la République Populaire du Bénin, faisant de Houéyogbé et de son arrière-pays un nouveau district.
A l’issue de la Conférence Nationale du 28 février 1990 la circonscription administrative redevint sous-préfecture avant de se voir érigée en commune avec l’avènement de la décentralisation. Depuis les élections municipales et communales de 2003, la Commune de Houéyogbé est confiée à un Maire élu assisté d’un conseil au sein duquel siègent les représentants de toutes les couches sociales. Cette équipe d’élus locaux a un défi majeur à relever : celui de garantir à tous les fils de la Commune les moyens de se nourrir, se soigner, s’instruire, aller et venir en toute quiétude quelle que soit la saison.
1.2. Données démographiques et sociologiques
1.2.1. Densité et répartition spatiale de la population
Du point de vue démographique, la commune de Houéyogbé a une population de 101893 habitants, selon les résultats du recensement de 2013 (RGPH 4- 2013), soit une densité de 318 habitants/km2 et un accroissement inter censitaire de 2,81%. La population féminine (52 706) de la commune dépasse la population masculine avec un rapport de masculinité de 93 hommes pour 100 femmes. L’arrondissement le plus peuplé est celui de Doutou avec un poids démographique de 32% tandis que Houéyogbé est le moins peuplés avec un poids démographique de 6,5% comme l’indique le tableau N°02 de la répartition spatiale de la population représenté ci-dessous :
Tableau 4: Population par sexe par arrondissement de Houéyogbé
Division territoriale | Total | Masculin | Féminin | Taux d’accroissement en % | Poids démographique en % | % de femme |
Bénin | 10 008 749 | 4 887 820 | 5 120 929 | 51,16 | ||
Mono | 497243 | 241554 | 255689 | 2,90 | 5,0 | 53,23 |
Com. Houéyogbé | 101 893 | 49 187 | 52 706 | 2,81 | 100,0 | 51,72 |
Dahè | 19536 | 9443 | 10093 | 2,60 | 19,2 | 51,66 |
Doutou | 32597 | 15686 | 16911 | 3,50 | 32,0 | 51,87 |
Honhouè | 7682 | 3774 | 3908 | 4,55 | 7,5 | 50,87 |
Houéyogbé | 6647 | 3082 | 3565 | 0,01 | 6,5 | 53,63 |
Sè | 26627 | 12945 | 13682 | 2,73 | 26,1 | 51,38 |
Zoungbonou | 8804 | 4257 | 4547 | 2,24 | 8,6 | 51,64 |
La proportion des moins de 15ans de la commune de Houéyogbé est de 46%. Le groupe d’âges 05-9ans est majoritaire suivi de 0-4ans. Les vieux de plus de 85 ans et plus sont quasi inexistant (0,5%) comme le montre le graphique N°01 ci-après :
Graphique 1 : Répartition de la population par tranche d’âge
Source : DDPD/MC, 2017
Si ce taux de croissance démographique se maintenait, la commune de Houéyogbé comptera en 2022, 131 839 habitants comme le montre le graphique suivant :
Graphique 2 : Evolution de la population de Houéyogbé de 2013 à 2025
Source : DDPD/MC, 2017
1.2.2. Situation de la pauvreté
D’après les résultats de l’enquête EMICoV, 2015, le taux de pauvreté non monétaire dans la commune de Houéyogbé a atteint 54,35. Quant à l’incidence de la pauvreté monétaire, Houéyogbé affiche un taux de 47,35supérieur à celui du département du Mono.
Le tableau N°05 ci-dessous présente la situation de la pauvreté dans la commune.
Tableau 5 : Situation de la pauvreté dans la commune de Houéyogbé
Pauvreté monétaire | Pauvreté non monétaire | ||||
Incidence de la pauvreté (P0 en %) | Indice de Profondeur (P1) | Indice de sévérité (P2) | P1/P0 (en % seuil de pauvreté) | Incidence de la pauvreté en % | |
BENIN | 40,10 | 0,180 | 0,120 | 44,89 | 28,70 |
MONO | 46,80 | 0,20 | 0,12 | 42,74 | 40,70 |
HOUEYOGBE | 47,35 | 0,163 | 0,079 | 34,36 | 54,35 |
1.2.3. Situation de l’état civil
Les statistiques sur l’état civil jouent aussi un grand rôle dans l’analyse démographique qui doit précéder toute planification du développement à la base en vue de satisfaire les différents besoins de la population. Les problèmes relatifs aux faits d’état civil demeurent récurrents malgré les multiples actions mises en œuvre pour dynamiser leur collecte.
1.2.4. Caractéristiques socio-culturelles
Houéyogbé est une commune cosmopolite dominée par l’ethnie Adja et apparentés qui fait 84% de l’ensemble de la population. Les Fon et apparentés viennent en deuxième position et représentent 15%. Les autres communautés linguistiques rencontrées sont les Yoruba, les Mina, les Peulh, les Bariba, les Dendi, etc. Le tableau N° 05 suivant présente les différents groupes sociolinguistiques de la commune.
Tableau 6: Groupe socio linguistiques par sexe dans la commune de Houéyogbé
Groupe socio linguistiques | Total | Masculin | Féminin | |
Effectifs | Proportion | |||
Total | 101 893 | 100,00 | 49 187 | 52 706 |
Adja (Saxwè) et apparentés | 96 479 | 94,69 | 46 614 | 49 865 |
Fon (Kotafon) et apparentés | 4 520 | 4,44 | 2 181 | 2 339 |
Bariba et apparentés | 93 | 0,09 | 54 | 39 |
Dendi et apparentés | 47 | 0,05 | 27 | 20 |
Yoa et Lokpa et apparentés | 22 | 0,02 | 10 | 12 |
Peulh ou Peul | 58 | 0,06 | 30 | 28 |
Gua ou Otamari et apparentés | 12 | 0,01 | 8 | 4 |
Yoruba et apparentés | 139 | 0,14 | 71 | 68 |
Autres ethnies du Benin | 84 | 0,08 | 18 | 66 |
Etranger | 378 | 0,37 | 147 | 231 |
Non Précise | 61 | 0,06 | 27 | 34 |
La vie religieuse des populations de Houéyogbé est dominée par les pratiques du christianisme qui occupe la première place avec 48,5% des populations de la commune selon le RGPH4-2013, suivi des religions endogènes (Vodoun)27,2% et les musulmans quant à eux ne représentent que 1% comme l’indique le tableau N° 06 suivant :
Tableau 7: Religion selon le genre dans la commune de Houéyogbé
Groupe socio linguistiques | Total | Masculin | Féminin | |
Effectifs | Proportion | |||
Total | 101 893 | 100,0 | 49 187 | 52 706 |
Catholique | 19 957 | 19,6 | 9 515 | 10 442 |
Protestant méthodiste | 2 980 | 2,9 | 1 367 | 1 613 |
Autres protestants | 4 885 | 4,8 | 2 339 | 2 546 |
Chrétien céleste | 5 194 | 5,1 | 2 424 | 2 770 |
Autres chrétiens | 16 398 | 16,1 | 7 717 | 8 681 |
Total chrétiens | 49 414 | 48,5 | 23 362 | 26 052 |
Aucune | 13 799 | 13,5 | 7 257 | 6 542 |
Islam | 1 003 | 1,0 | 532 | 471 |
Vodoun | 27 695 | 27,2 | 13 194 | 14 501 |
Autres traditionnelles | 1 110 | 1,1 | 575 | 535 |
Autres religions | 7 635 | 7,5 | 3 652 | 3 983 |
ND | 1 237 | 1,2 | 615 | 622 |
1.3. Organisation administrative
Depuis l’avènement de la décentralisation, la Commune de Houéyogbé fait partie des six (06) communes du département du Mono. Le chef-lieu de la Commune est Houéyogbé. Il est situé à 27 km de Comé et à 21 km du chef-lieu du département du Mono. Depuis 1986, la Commune est subdivisée en six (6) arrondissements (Dahè, Doutou, Houéyogbé, Sè, Honhoué et Zoungbonou), quatre-vingt (80) villages et quartiers de ville.
Le découpage administratif de la Commune avec le nom des villages et quartiers de villes se présente comme suit dans le tableau N°06ci-après.
Tableau 8 : Nombre de quartier par arrondissement
Arrondissements | Villages/Quartiers | Total |
DAHE | Aguêhon, Dahè-Aklo, Dahè-Gbédji, Dahè-Kpodji, Danhoué, Djètoè, Djibio, Gnamako, Houankpa, Houankpato, Kpassakanmè, Tohouin | 12 |
DOUTOU | Adjamè, Adromè-Gbéto, Adromè-Kpovidji, Agongoh, Ahouloumè, Didongbogoh, Dodji, Doutou, Doutou – Akloh, Doutou- Fifadji, Doutou- Hèhouin, Doutou –Kpodji, Gahoué, Gbagbonou, Gbahossouhoué, Gboho, Gogohondji, Hlassigounmè, Hlassigounmè-Akloh, Hounvi-Atchago, Kowénou, Kpansouingoh, Maïboui, Maïboui –Akloh, N’konouhoué, Tokpa | 26 |
HONHOUE | Aglè, Akloh, Dévèdji, Gavè, Gnitonou, Kpétou-Gbadji, Togbonou | 7 |
HOUEYOGBE | Agongoh, Dincomè, Hounvi, Kédji, Kpodji, Tohon, Vègodoé Zindjihoué | 8 |
SE | Adjigo, Allogo, Danklo, Drè, Drè-Lonmnava, Ekindji, Gahouin, Gbadagli, Gbédji, Gonfiocomey-Nord, Gonfiocomey-Sud, Hindè, Honnougbo, Houétihoué, Logohoué, Lokohoué, Sèbo, Sohounmè, Zounmè | 19 |
ZOUNGBONOU | Davè, Hécondji, Houingah-Houégbé, Houingah-Salahoué, Manonkpon, Séwacomey, Tohonou, Zoungbonou | 8 |
TOTAL | 80 |
Carte 1 : Situation géographique et administrative de la Commune de Houéyogbé
Dans la Commune, il existe plusieurs Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui interviennent dans divers domaines du développement. Certaines d’entre elles sont des organisations locales. Mais d’autres ont une envergure nationale voire internationale. Elles interviennent pour la plupart dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’environnement, de l’agriculture durable, l’eau, de la micro finance et du foncier rural. Elles ne jouissent pas toutes d’une bonne fonctionnalité.
Malgré l’importance du rôle de ces organisations, il est noté une absence de synergie d’action dans leur intervention.
Le point des organisations non gouvernementales et organisations communautaires intervenant dans la Commune se présente comme dans le tableau suivant :
Tableau 9 : Point des ONGs et organisations communautaires intervenant dans la commune
N° | Dénomination | Domaines d’intervention |
01 | ADRSEC : Action pour le Développement Rural Socio Economique et Culturel | Santé communautaire (conseils sur le VIH/SIDA ; Gestion des ordures ménagères ; Conseils agricoles technique pour la rentabilité de nos sols ; Lutte contre la non scolarisation des filles. |
02 | ARED : Actions et Recherche pour le Développement Endogène | Droits et protection de l’enfant ; Education et formation ; Santé Publique ; Environnement. |
03 | MOJEC : Mouvement de Jeunes pour l’Epanouissement Communautaire. | Environnement ; Renforcement de capacité Santé communautaire ; Education civique ; Encadrement des OP. |
04 | GROPERE : Groupements pour la Promotion et l’Exploitation des Ressources de l’Environnement | L’agriculture intégrée à travers : la production végétale, la transformation agroalimentaire, l’accompagnement des organisations paysannes et leurs faitières, la réalisation des infrastructures sociocommunautaires La santé de base (eau, hygiène et assainissement, mutuelle de santé et l’éducation (alphabétisation fonctionnelle et post-alphabétisation : bibliothèques communautaires), qui sont des activités transversale à la précédente. |
1.5. Potentialités économiques
La commune de Houéyogbé dispose d’une potentialité économique formidable dont une exploitation judicieuse permettra son développement durable. Ces ressources portent sur l’agriculture, la pêche, l’élevage ; l’exploitation forestière, l’agroforesterie, l’exploitation des carrières, l’artisanat et les unités économiques.
En ce qui concerne l’élevage, les activités ne sont pas très remarquables dans la commune. Toutefois certains produits de l’élevage conventionnel occupent une bonne place dans la production départementale. Il faut noter que les caprins représentent plus de la moitié de la production animale de la commune soit 54 %. Les volailles viennent en deuxième position avec 30 %. Le cheptel ovin fait 14 % tandis que le cheptel bovin occupe 1 % du bétail.
Quant aux unités économiques, on distingue les petites unités de transformation ainsi que les unités de stockage et de transformation.
Dans le domaine des petites unités de transformation, on trouve la poterie de Sè qui est une activité exercée uniquement par les femmes expérimentées, mais de façon quasiment artisanale.
En ce qui concerne les unités de stockage et de transformation, les principaux produits sont :
– gari, tapioca, pour le manioc,
– sodabi pour le vin de palme,
– huile de palme et huile de palmiste pour la noix de palme,
– huile d’arachide et beignets d’arachide pour l’arachide,
– savon pour l’huile de palme et l’huile de palmiste,
– jus d’ananas.
Pour entretenir les transactions commerciales, la commune de Houéyogbé dispose de 4 marchés quotidiens, de 4 marchés périodiques, de quelques boutiques et magasins.
Le commerce est assez développé dans les grandes agglomérations telles que Sè, Adromè, Doutou, Manonkpon, Zoungbonou et Houéyogbé.
Il existe des ressources naturelles, en plus des ressources en eau, il y a du gravier et du sable.